Lettre à David Balfour (XXIX)[1]
Archimandrite Sophrony
Du lien entre l’être personnel et celui de toute l’humanité.
La Croix du Christ, citadelle contre toutes les pensées.
Mont Athos (« Ste Trinité »), 21 novembre(4 décembre) 1945
Très cher dans le Seigneur, David,
Que tu sois occupé et n’aies pas la possibilité d’écrire, je le crois volontiers, parce que, premièrement, je te crois en général, et deuxièmement, parce que je suis moi-même débordé, si ce n’est par le travail — car je ne peux appeler travail ce que je fais —, c’est du moins par le souci de ma charge, la confession, pour laquelle j’abandonne tout le reste.
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NE PAS "LIVRER" L’ESPRIT
Père Sophrony : Paroles à la communauté
(publiée dans le N° 12 de la revue "Buisson Ardent")
Comment lutter contre les passions? Ne pas laisser l’esprit vagabonder, mais le "tenir en enfer"
Je rends de nouveau grâces à Dieu, Qui m’a donné la force de me retrouver parmi vous et de parler de ce qui est essentiel pour nous qui avons choisi la voie monastique. À nos frères et amis de l’extérieur, présents à nos réunions, nous devons préciser que ces entretiens concernent avant tout les membres de notre communauté.
Esquisse d’une anthropologie orthodoxe[1]
par l'Archimandrite Sophrony
Aujourd'hui, le but de mon entretien est de vous formuler très brièvement un thème qui a déjà fait l'objet d'une longue conversation [allusion à un entretien que le Père Sophrony avait eu avec les PP. Kyrill et Zacharie].
Tenant compte de cela, j'ai préparé ce que je vais vous dire en le mettant par écrit, afin de ne pas me laisser entraîner hors du sujet. Ainsi, nous commençons maintenant notre entretien, comme si nous n'avions jamais interrompu notre conversation.
Sur le thème de la prière, voir également : |
St Silouane : La prière chez Saint Silouane |
LA PRIÈRE D’INTERCESSION DU STARETS SILOUANE
par l'Archimandrite Sophrony
« Notre frère est notre propre vie », disait le starets. Par amour du Christ, tout homme est assumé comme partie intégrante de notre existence éternelle. Silouane cesse peu à peu de voir dans le commandement d’aimer son prochain comme soi-même une simple norme éthique. Dans le mot comme, il perçoit non l’indication de la mesure de l’amour, mais l’affirmation de la communauté ontologique de l’existence humaine.
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Père Sophrony : Lettre à Maria
« Le jour de notre mort est le grand événement de notre vie. »
Le 15 septembre 1966,
[…] C'est avec tristesse que j'ai lu tes paroles me disant que tu ne trouves pas en toi d'inspiration à la pensée que, d'une manière ou d'une autre, la mort s'approche de toi. Il me semble (peut-être que je me trompe) que, sur tous les plans, ta vie te permet de consacrer ton esprit, tes pensées à la Source Première de notre vie et à la nécessité pour nous d'aller consciemment et sciemment vers Elle enrichis par la connaissance de son immense Sagesse. Tu n'as pas à présent d'obligation directe envers qui que ce soit. Tu es parvenue à un âge où la société s'estime obligée de prendre soin de toi, de t'assurer le pain, le logis et le vêtement. Ainsi, utilise le privilège de ton âge et, sans relâche, élance-toi de tout ton esprit, de tout ton cœur vers l'Éternel, vers ton Père. Alors, j'en suis sûr, tu sentiras en toi une joie d'une autre nature, d'un autre « goût », et tu verras que le jour de notre mort est le grand événement de notre vie. Les approches de la mort sont douloureuses, mais la mort elle-même, c'est tout autre chose. Cette paix qui s'empare de tout notre être est si merveilleuse, si embaumée que celui qui en a fait l'expérience ne peut désormais se satisfaire de rien dans cette sphère grossière de la vie terrestre :
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